Métaphores et  Contes

LA METAPHORE THERAPEUTIQUE

 

 

Synthèse du cours suivi par Mary Wenker avec Denis Jaccard , repris par laurent Pouply pour la création de métaphore thérapeutique ( voir l'écriture d'un conte pour enfant en bas de page )

 

 

 

La métaphore permet d’évoquer sans nommer, afin de permettre au client d’élargir la palette des possibles, de trouver un autre sens ou une autre issue à la situation qu’il traverse (autre réponse à la réalité).

 

La construction d’une bonne métaphore thérapeutique implique d’être attentif aux méta-modèles de la PNL (généralisation, sélection, distorsion).

Dans la cueillette de données et le dialogue de coach, l’objectif est de préciser ces éléments en recourant à de bonnes questions (« Je me sens plus mal…. » « Plus mal que quoi ? »)

Dans la construction d’une métaphore, les omissions, les généralisations et les distorsions sont délibérément utilisées pour permettre au client de combler, par son imaginaire, les espaces… (« Ce jour-là, il se sentit beaucoup mieux…. » - au client d’imaginer comment et par rapport à quoi). La grammaire de la métaphore impliquera donc de recourir autant que possible à l’utilisation de verbes et de noms non-spécifiques (« il s’ouvrait à des possibilités nouvelles », de nominalisations à connotation émotionnelle et positives (« confiance », « créativité ») et d’absence d’index de comparaison (« après cette expérience, sa confiance était bien plus grande » - sans préciser que quoi).

 

La métaphore thérapeutique permet au client de passer de la structure de surface à la structure profonde.

 

Un prérequis d’importance : la structure du cerveau

 

 

 

 

 

  • Le cortex, partie cognitive, accorde une large place au langage

  • Le cerveau limbique accueille tout ce qui touche aux émotions

  • Le cerveau reptilien est directement touché par les informations d’ordre sensoriel. Il importe donc de construire ses métaphores en laissant une large place à l’expression sensorielle (VAKOG – visuel/auditif/kino/olfa/gusta)

 

Structure de la métaphore transformante

 

Reposant sur les principes de la communication hypnotique, la métaphore transformante va s’adresser, de par

  • son contenu et la manière dont elle est relatée, à l’esprit rationnel et conscient du client. Captivant certes. Mais aussi décalé et déroutant, pour permettre au client de faire appel à son imaginaire pour établir des liens avec son propre vécu.

  • les suggestions imbriquées, au monde inconscient du client. Il s’agit là d’inclure des mots clés retenus en fonction de la situation problème à résoudre (« confiant » s’il s’agit d’une situation de doute, à inclure de façon répétée, associé à un geste pour faciliter un ancrage), que le sujet ne perçoit pas à priori.

  • les associations isomorphes (à l’interstice conscient / inconscient), qui ont pour but d’établir un lien entre deux expériences partageant des caractéristiques similaires. Les suppositions du conteur ne correspondront pas forcément à ce que le client souhaite entendre. Parfois, elles lui sembleront même saugrenues. Mais toute réaction engendrera l’activation d’un imaginaire, d’une créativité qui lui permettra d’enrichir le sens et la palette des possibles.

Cadres de construction d’une métaphore

 

Il existe de multiples cadres, à sélectionner en fonction de la situation problème.

 

 

Cadre 1 :

De la structure de la situation problème à la structure de la métaphore

 

 

La situation problème rencontrée par le client est décomposée selon le schéma ci-dessous. Les personnages impliqués (un groupe peut être associé à une personne) et les événements chronologiques seront relevés. Si le contexte est très important, il sera associé à un personnage. Mais il ne doit pas être nommé, l’objectif même de la métaphore étant de susciter un changement de contexte.

 

 

Situation problème

à …

Métaphore

 

Personnes impliquées dans la situation

Personne 1

Personnage 1

Personne 2

Personnage 2

Personne X

Personnage X

 

 

Eléments générateurs de la situation

Evénement 1

Action 1

Evénement 2

Action 2

Evénement N

Action N

 

 

Situation bloquante

ou limitante

 

dénouement

perspective nouvelle

 

 

 

 

 

 

 

 

Le moteur du dénouement

La puissance d’une métaphore réside dans sa capacité à générer des possibilités nouvelles dans les 3 catégories suivantes (modèle Mercedes PNL) : façon de penser (PI), façon de ressentir (EI), façon d’agir (CE)

 

Utile également de se référer aux niveaux logiques de Dilts pour mieux cibler le champ à privilégier dans une situation donnée.

 

 

 

Cadre 2 :

Le voyage du héros

 

 

 

C’est à l’anthropologue Joseph Campbell (« Le Héros aux mille et un visages ») que l’on doit cette structure narrative destinée à construire des voyages initiatiques, représentation métaphorique du voyage de la vie. Dans ce modèle, le héros a une fonction importante : il offre des outils pour s’émanciper, s’épanouir, s’extraire d’une situation problème.

 

Présupposé :

Chaque défi ou changement est un voyage qui permet l’apprentissage d’une nouvelle façon de voir, d’entendre, de ressentir, de penser et d’agir dans un mouvement de découverte de Soi, d’équilibre et d’harmonie (même si le voyage peut être perturbant et douloureux). Il génère des opportunités de développer la confiance, d’ouvrir de nouvelles perspectives, d’expérimenter de nouvelles façons d’être dans le monde.

 

Inspiré du modèle de Campbell, la structure proposée par D. Jaccard est également constituée de 12 étapes. Le voyage du héros est ici conçu comme un mouvement circulaire, qui peut se vivre dans différents domaines simultanément, et dont l’achèvement peut engendrer un nouveau voyage.

 

 

Etapes de la métaphore

Transpositions psychologiques

1.

Monde ordinaire. Introduction qui permet de saisir le caractère des aventures qui suivront.

Conscience limitée du problème

2.

L’appel à l’aventure (problème ou défi à relever)

Accroissement du niveau de conscience.

3.

Refus de l’appel. Le héros est d’abord réticent, il a peur de l’inconnu.

Hésitation à vouloir changer.

4.

Rencontre du guide (qui donne le courage ou l’impulsion positive)

Suppression des craintes

5.

Passage du seuil de l’aventure

Engagement au changement

6.

Epreuves, rencontres des alliés et des ennemis

Expérimentation des premiers changements.

7.

Accès à la caverne. Accès, souvent en profondeur, où se cache l’objet de la quête.

Préparation à un grand changement

8.

L’épreuve ultime (il affronte la mort)

Tentative au grand changement

9.

Acquisition de l’objet de la quête (l’élixir)

Conséquences de la tentative (améliorations et régressions)

10.

Chemin du retour sur lequel il s’agit parfois encore d’échapper à la vengeance

Nouvelle dévotion au changement

11.

Renaissance. Transformation de l’être par l’expérience vécue.

Nouvelle tentative au changement

12.

Retour avec l’objet de la quête. Retour au monde ordinaire, utilisation de l’objet pour améliorer la situation, donnant ainsi un sens à l’aventure.

Maîtrise du problème

 

 

 

 

 

Écrire un conte

 

Sommaire du dossier Inventer l’intrigue : personnages, lieux, épreuves. Comment commencer l’histoire ? Corriger son brouillon : améliorer la forme et la langue. Corriger son brouillon : ajouter des détails. Évaluer son travail et le mettre en forme Lire un conte écrit par des enfants : Le grand voyage de Dimitri ---------------------------------- Écrire un conte Objectifs :

écrire, seul ou en équipes, un texte long en réutilisant ses connaissances sur le conte merveilleux ; apprendre à corriger son brouillon.

 

Première étape Vous allez écrire un conte de plusieurs pages, en vous laissant guider par le parcours suivant.

  1. Choisissez le personnage qui va être le héros de votre histoire : - une petite fille - une princesse - un pauvre paysan - un petit garçon - un enfant futé - un enfant simplet - un soldat - un marin.

  2. Imaginez ce qui lui manque ou ce qu’il désire : - l’amour - délivrer une princesse - tuer un dragon - devenir roi - retrouver un frère ou une sœur - un trésor - un élixir de jeunesse - un médicament précieux - un animal magique.

  3. Racontez comment le héros est envoyé en mission par : - un parent - un roi - un rêve - un message mystérieux - une fée.

  4. Racontez comment il part très loin et décrivez son parcours.

  5. En chemin, le héros rend service à quelqu’un : - un animal - un vieillard - un aventurier - une jeune fille - un génie.

  6. Pour le récompenser, l’ami lui donne : - une épée magique - un anneau d’invisibilité - un oiseau de feu - un tapis volant - une clef d’or - un anneau qui permet des métamorphoses - des conseils précieux - une potion magique - tout autre objet magique : miroir, bottes…

  7. Imaginez une épreuve ou un obstacle que le héros doit surmonter : - travailler trois ans chez un ogre - affronter un monstre - élucider une énigme - délivrer quelqu’un d’un mauvais sort - ne pas s’endormir pendant trois jours de suite - trier un grand nombre de graines - réunir des plumes d’oiseaux très rares - filer et tisser une énorme quantité de laine - rapporter des pommes d’or gardées par un dragon - traverser un torrent de feu - escalader une montagne de verre - passer un pont sous l’eau.

  8. Le héros peut avoir une défaillance passagère et commettre - un oubli - une promesse inconsidérée - une imprudence - une désobéissance.

  9. Le héros parvient au but de son voyage. Décrivez ce lieu : - une grotte, un souterrain - un château - une île - un pays inconnu - une ville bizarre - une chambre secrète - une fontaine ensorcelée - un jardin - le fond des mers - un labyrinthe.

  10. Le héros y rencontre son adversaire : - un savant fou - un géant, un nain - un ogre - une sorcière - un diable - un monstre - un mauvais génie - un rival.

  11. Le héros est d’abord vaincu par son ennemi. Il est - blessé - laissé pour mort - métamorphosé - emprisonné - réduit en esclavage - trompé - vaincu dans un tournoi, un concours.

  12. Racontez comment le héros reçoit une aide de son ami qui - le guérit - le délivre - lui donne un conseil - lui donne un objet magique - va chercher de l’aide - neutralise son ennemi.

  13. Racontez comment le héros affronte une seconde fois son ennemi, gagne, et s’empare de l’objet qu’il est venu chercher.

  14. Sur le chemin du retour, le héros est poursuivi par les alliés de son ennemi : - des obstacles naturels - des animaux - des objets magiques - des pièges - des tentations.

  15. Racontez librement la fin de l’histoire et n’oubliez pas la formulette finale.

 

Deuxième étape : Les éléments obligés Vérifiez bien que vous avez trouvé : - un héros - sa mission - quelqu’un ou quelque chose qui l’envoie en mission - un ou plusieurs opposants - une ou des aides - des épreuves - des éléments de merveilleux.

 

Troisième étape : Rédigez un résumé de votre conte en faisant bien apparaître les éléments dont vous avez vérifié la présence lors de l’étape précédente. Si vous travaillez en groupe, ces étapes sont communes. cependant, chacun de vous remettra au professeur sa version personnelle rédigée individuellement ! A ce moment, vous devez connaître les principales étapes de l’intrigue et les indiquer chacune par une phrase. Vérifiez que votre résumé mentionne bien : - le héros et sa mission - le cadre - les différents personnages - l’intrigue, c’est-à-dire l’ensemble des événements, jusqu’à la fin du conte.

 

Quatrième étape : Présentation orale à toute la classe Chaque équipe présente oralement son conte résumé à l’ensemble des élèves de la classe. Écoutez bien les autres ! Vous pourrez leur indiquer des modifications à apporter à leur histoire pour intéresser les lecteurs, proposer des améliorations, admirer des idées originales.

 

Cinquième étape : Comment commencer ? Voici des débuts de contes. Lisez-les et repérez les renseignements qu’ils nous donnent sur l’histoire : - formule de départ - présentation du héros - présentation du lieu et de l’époque - présentation des personnages secondaires - le manque initial. Votre texte sera écrit à la troisième personne et le temps de référence sera le passé simple.

 

L’homme qui courait après sa chance Il était une fois un homme malheureux. Il aurait bien aimé avoir dans sa maison une femme avenante et fidèle. Beaucoup étaient passées devant sa porte, mais aucune ne s’était arrêtée. Par contre, les corbeaux étaient tous pour son champ, les loups pour son troupeau et les renards pour son poulailler. S’il jouait, il perdait. S’il allait au bal, il pleuvait. Et si tombait une tuile du toit, c’était juste au moment où il était dessous. Bref, il n’avait pas de chance.

Henri Gougaud, L’arbre d’amour et de sagesse, Editions du Seuil, 1992.

 

Le briquet Il vint un soldat qui marchait au pas cadencé sur la route : Une, deux ! Une, deux ! Il avait son sac d’ordonnance sur le dos et un sabre à son côté, car il avait été à la guerre, et il rentrait chez lui. Et il rencontra une vieille sorcière sur la route ; elle était affreuse, sa lèvre inférieure lui pendait jusque sur la poitrine. Elle dit : — Bonsoir, soldat ! comme tu as un grand sac et un beau sabre, tu es un vrai soldat ! Tu vas avoir autant d’argent que tu voudras !

Hans Christian Andersen, Contes merveilleux et fantastiques, © Edition Gallimard, 1979.

 

Le merle au bec d’or En ce temps-là, il y avait un roi à Lannion, et ce roi, qui était très âgé, était malade d’une maladie qu’aucun médecin ne pouvait guérir. Et pourtant, tous les médecins, parmi les plus réputés, étaient venus le voir : ils avaient tous dit que la maladie du roi leur était inconnue et qu’ils ne connaissaient donc aucun remède.

Jean Markale, Contes populaires de toutes les Bretagne, © Edition Ouest-France, 1977.

 

Ivan-Tsariévitch et le géant Nikanor Il était une fois un paysan qui avait trois fils, les deux premiers étaient sensés, le troisième simple d’esprit. ce paysan sema des pois, mais voici que quelqu’un se mit à venir piétiner son champ. Le père vit que tout avait été foulé, renversé, saccagé, et il parla ainsi à ses fils : « Mes chers fils ! Il vous faut monter la garde pour savoir qui vient ainsi saccager nos pois ! »

Afanassiev, Contes populaires russes, © Editions Maisonneuve et Larose, 1988.

 

La Dame des Clairs Au temps jadis, il y avait à Paluel, du côté de Cambrai, un pauvre tisserand à qui sa femme allait bientôt donner un enfant. Or, une nuit, celle-ci rêva que, si elle mangeait de la véronique, elle mettrait au monde une fille qui aurait la plus merveilleuse chevelure qu’on pût voir. Il fallait, d’après son rêve, que la véronique fût cueillie, à minuit sonnant, dans le jardin de la Dame des Clairs. Les Clairs, ou plaines liquides, s’étendaient à Paluel beaucoup plus loin que de nos jours. Ils étaient aux trois quarts bordés par la forêt et, au milieu du lac, dans un petit îlot, fleurissait, disait-on, le jardin enchanté. Nul, de peur de fâcher la Dame des Clairs, n’osait approcher son domaine.

Charles Deulin, Contes du roi Cambrinus, Miroirs Editions, 1992.

 

La belle Rose Il y avait une fois un pauvre homme, un petit paysan, si pauvre qu’il devait, comme on dit, et au chien et au loup. Il n’avait même pas un habit pour se faire brave et aller à la ville. Aussi n’y allait-il jamais. Enfin, à force de bon courage, grattant et regrattant la terre, il mit quelques sous de côté ; il paya ses dettes, il se remonta. Et à l’arrière-saison il eut un veau à aller vendre. Alors le jour de la grande foire, il partit pour la ville, si mal nippé fût-il.

Henri Pourrat, Contes, © Editions Gallimard, 1987.

Les souliers usés au bal Il y avait une fois un roi qui était père de douze filles, toutes plus belles les unes que les autres. Elles dormaient ensemble dans un grand dortoir où leurs lits étaient rangés côte à côte, et chaque soir c’était le roi en personne qui fermait la porte et tournait la clef, qu’il gardait sur lui. Mais le matin, lorsqu’il venait ouvrir, il constatait invariablement que leurs souliers étaient éculés par la danse, alors que personne ne pouvait expliquer comment cela se faisait. On chercha, on surveilla, on enquêta, mais ce fut en vain. Alors le roi fit publier et crier partout que celui qui saurait découvrir où ses filles allaient danser pendant la nuit épouserait celle qu’il voudrait choisir et deviendrait roi après lui ; mais il y avait une condition : si le candidat n’avait rien découvert au bout de trois jours et trois nuits après s’être présenté, il lui en coûterait la vie.

J. et W. Grimm, Les contes, © Edition Flammarion, 1967.

 

Une jeune fille orgueilleuse Il y avait une belle jeune fille du nom de Khenge. Elle n’avait qu’un seul défaut : c’est d’être orgueilleuse. Elle disait non à tous les jeunes gens qui allaient la demander en mariage. Elle ne cessait de dire qu’elle cherchait à épouser un jeune homme au teint clair, élégant et sans défaut physique.

Contes kongo, in N’ouvre pas à l’ogre, © Edition Fleuve et flamme, 1982.

 

Sixième étape : Corriger son brouillon Voici un texte à corriger, en plusieurs étapes.

  1. Ce texte ne présente aucun signe de ponctuation, et il est difficile à lire. Recopiez-le en rétablissant d’abord les limites des phrases avec un point et une majuscule au premier mot.

  2. Comprenez-vous tous les éléments de l’épisode raconté dans ce texte ? Toutes les phrases sont-elles complètes ? Complétez le texte en inventant les éléments qui manquent dans certaines phrases.

  3. Soulignez les verbes conjugués. Ils sont employés à des temps différents. Écrivez-les tous au passé simple en consultant les tableaux de conjugaison de votre livre de grammaire.

  4. Pour la cohérence du texte, peut-on écrire « en prenant ce chemin » à cet endroit du texte ? Pourquoi ? Quelle amélioration proposez-vous ? A quel endroit du texte cette amélioration doit-elle apparaître ?

  5. Profitez de l’occasion pour réviser le passé simple des verbes être, avoir, savoir, pouvoir, aller, partir uniquement aux troisièmes personnes du singulier et du pluriel. Apprenez tout particulièrement la troisième personne du singulier des verbes du premier groupe. Quelle est sa particularité ?

  6. Relisez le texte en prenant garde au vocabulaire utilisé. Où peut-on repérer une répétition maladroite ? Quelle amélioration proposez-vous ?

  7. Quelle erreur d’orthographe reste-t-il après vos améliorations ? Corrigez-la. Maintenant, améliorez votre propre texte en vérifiant successivement les points précédents. Échangeant vos textes et proposez des améliorations aux camarades. Signalez-leur ce que vous ne comprenez pas.

     

Septième étape : Améliorer son texte en ajoutant des détails. Vous avez pu constater que le brouillon que vous avez amélioré manque de détails importants. Il faut ajouter des détails pour que le lecteur s’imagine mieux la scène. Ces détails peuvent être - des descriptions de personnages - des descriptions de lieux - des descriptions d’objets - des explications sur des gestes, des comportements des personnages - des paroles prononcées par les personnages : formules magiques, refrains, ordres : « Sésame, ouvre-toi ! » Dans les contes, les descriptions provoquent en nous une rêverie admirative. Elles nous poussent à imaginer des éléments merveilleux : des murs en argent, des toits en or, des mots qui se transforment en pierres précieuses… Voici des exemples de descriptions pour enchanter : La princesse La jeune fille qui se tenait là était si frêle que sa ceinture d’argent paraissait à peine plus large qu’un anneau. Les perles de sa précieuse couronne ruisselaient sur son front comme autant de larmes gelées. Elle était toute blanche, de robe comme de visage, mais elle rayonnait d’un tel éclat que le prince ne parvenait pas à détacher d’elle son regard.

Karel Jaromir Erben, Passetout, Siffletou et Miretou, © Ed. Gründ.

 

 

Les objets On mit devant chacune d’elles un couvert magnifique, avec un étui d’or massif où il y avait une cuiller, une fourchette et un couteau de fin or, garnis de diamants et de rubis.

Charles Perrault, La Belle au bois dormant.

 

Les lieux Elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu’à la tête.

Charles Perrault, Cendrillon ou la petite pantoufle de verre.

 

Les obstacles Il aperçut un vilain rocher noir comme de l’encre, d’où sortait une grosse fumée, et au bout d’un moment un des dragons qui jetait du feu par les yeux et par la gueule : il avait le corps jaune et vert, des griffes, et une longue queue qui faisait plus de cent tours.

Mme d’Aulnoy, La Belle aux cheveux d’or.

 

Les métamorphoses En même temps, le roi change de figure ; ses bras se couvrent de plumes et forment des ailes ; ses jambes et ses pieds deviennent noirs et menus ; il lui croît des ongles crochus ; son corps rapetisse ; il est tout garni de longues plumes fines et déliées de bleu céleste ; ses yeux s’arrondissent et brillent comme des soleils ; son nez n’est plus qu’un bec d’ivoire ; il s’élève sur sa tête une aigrette blanche qui forme une couronne ; il chante à ravir et parle de même. En cet état, il jette un cri douloureux de se voir ainsi métamorphosé, et s’envole à tire d’aile pour fuir le funeste palais de Soussio.

Mme d’Aulnoy, L’oiseau bleu.

 

Les sons et les couleurs

Oh ! mes amis ! C’était maintenant une musique merveilleusement douce, et si joyeuse qu’elle donnait tout de suite envie de courir et de danser. Les notes fuyaient en cascades légères, des milliers d’oiseaux invisibles pépiaient et se poursuivaient dans le ciel. L’herbe d’été bruissait doucement sous la brise et les grillons faisaient retentir en cadence leurs cymbales et leurs claquettes… Puis chantaient des nuits légères toutes pailletées d’étoiles, de fées et de rondes d’elfes… Et les doigts du Joueur deviennent eux-mêmes des elfes, et dansent, dansent, sur la flûte, de plus en plus rapides et joyeux.

Samivel, Le joueur de flûte de Hamelin, © Flammarion, Castor Poche, 1990.

 

Huitième étape : S’évaluer Avant de rendre votre texte au professeur et de le faire lire aux autres, vérifiez les points suivants :

  1. Ai-je écrit un conte merveilleux ? Mon texte contient-il des éléments magiques ?

  2. Mon texte comporte-t-il un héros, une mission à accomplir, des aides, des opposants ?

  3. Mon héros triomphe-t-il à la fin du conte ?

  4. Ai-je rapporté des paroles, décrit des personnages, des lieux, des objets ?

  5. Ai-je bien écrit mon récit à la troisième personne du début à la fin du récit ?

  6. Ai-je bien écrit mon texte au passé simple ?

  7. Ai-je évité le plus possible les mots du langage oral : « et », « alors », « puis », « ensuite », « il y a » ?

  8. Mes phrases sont-elles complètes ?

  9. Mes phrases sont-elles complètes ?

  10. Ai-je pensé à la ponctuation, à mettre des majuscules en début de phrase et aux noms propres ?

 

Neuvième étape : Donner sa forme au texte Maintenant, sur votre brouillon, marquez les endroits du texte où vous allez délimiter des paragraphes, passer une ligne. Recopiez soigneusement votre texte, et, si vous le pouvez, tapez-le à la machine ou sur votre ordinateur. Pensez à illustrer certains passages, à numéroter les pages

 

Dixième étape : Lisez votre texte à vos camarades et écoutez les leur. Voici un conte inédit, écrit par des enfants.

Le grand voyage de Dimitri

 

 

 

Il était une fois un prince qui s’appelait Dimitri Galhouzof et qui habitait le Pays du Bonheur, par delà cinq royaumes et cinq océans. Ce prince était très beau mais il ne parlait guère et il était toujours très pâle. Un jour que son père était très inquiet à son sujet, il lui demanda la raison pour laquelle il était si triste. Le prince lui répondit : « Il y a de cela une année, sept mois et trois lunes, j’ai fait un songe. dans un jardin magnifique où coulait une rivière, j’ai vu une belle princesse aux cheveux d’or, au teint frais. Elle était si belle que je traverserais pour elle le monde entier pour la retrouver. Je n’aurai à nouveau plaisir de vivre que lorsque je l’aurai près de moi. — Pars donc, mon fils, à travers le vaste monde, prends tout ce que tu voudras pour aller à sa recherche. Je te donne une bourse contenant assez d’argent pour faire le tour du monde et revenir avec ta bien-aimée. Je te donne aussi mon cheval rapide, mais prends bien garde de lui donner chaque jours à manger dix fleurs de lys, sinon il périra. Rends-toi à l’écurie où tu trouveras deux sacs remplis de fleurs de lys. Je te souhaite bon voyage en espérant que tu reviendras vite. Ah ! j’allais oublier de te donner cette corne magique. Si tu es en danger, souffle trois fois dedans et un aigle géant apparaîtra pour te porter secours. Mais prends garde, tu ne pourras l’appeler que trois fois. Au revoir, mon fils ! » Le lendemain à l’aube, le prince chargea son cheval et quitta le château sans se retourner pour que son père et ses sujets ne s’aperçoivent pas qu’il était triste de les quitter. Après quelques jours de route, il arriva à la lisière d’un bois dont son père lui avait souvent parlé comme étant un lieu très dangereux. Plusieurs personnes avaient déjà essayé de le traverser mais aucune n’était ressortie. Le prince continua pourtant son chemin. Au bout de quelque temps, il rencontra une pauvre vieille femme qui lui demanda un peu de nourriture : « Jeune homme, peux-tu me donner un peu de pain, même rassis. Ça fait des jours et des jours que je n’ai rien mangé, je ne peux pas bouger à cause du monstre qui hante la forêt et qui vole toute notre nourriture. » Le prince lui demanda : « Mais de quel monstre parlez-vous ? — je t’en parlerai, mais donne-moi d’abord à manger. — Tenez, lui dit le prince, et parlez-moi de ce monstre si cruel. » Et la femme commença son récit : « C’est un monstre horrible, qui en marchant écrase tout sur son passage et chaque fois qu’il rencontre un être humain, il le prend dans sa main, et sa main est si énorme que la personne est étouffée. Ensuite, il la dévore. Il y a pourtant un moyen de le vaincre. — Lequel ? — Eh bien, voilà. Dès que le monstre est endormi, il faut lui faire avaler un plein sac de fleurs de lys. — Mais comment s’y prendre pour lui faire ouvrir la bouche ? — C’est pourtant simple, mais moi je ne peux pas le faire, je suis trop vieille et les autres ont trop peur. Pour te rendre chez lui, tu dois aller tout droit, et quand tu verras la cascade, tu seras presque arrivé. Passe au travers de la cascade et là, tu trouveras une grande porte, si lourde à ouvrir que tu n’y arriveras pas. Au bas il y a un petit trou et tu pourras t’y glisser. Quand tu seras à l’intérieur, tu verras l’ogre endormi et tu devras arriver au niveau de sa bouche en moins d’une heure, car il est vraiment gigantesque. Arrivé là, tu t’aplatiras sur son nez. Pour respirer, il sera obligé d’ouvrir la bouche et à ce moment-là, tu videras le sac. — Et s’il est encore éveillé quand j’arrive ? — ne t’inquiète pas, cache-toi au sommet de cet arbre et observe le ciel. Dès que tu verras passer un vol d’oiseaux couleur de l’arc-en-ciel, ce sera l’heure où le monstre s’endort. Tu pourras partir. Je t’attendrai ici jusqu’à la nuit, si tu n’es pas là, je saurai que tu es mort. Si tu réussis, je te le revaudrai. » Bientôt les oiseaux passèrent et le prince se mit en route. Tout se passa comme la vieille lui avait dit, et bientôt il se trouva aux pieds de l’ogre. Le prince commença l’escalade du corps. Arrivé sur le ventre, l’ogre se trémoussa. Le prince s’arrêta et se cacha dans le nombril. Quand l’ogre ne bougea plus, le prince reprit son ascension. En grimpant après la barbe, il arriva jusqu’à la bouche. Il se hissa sur le nez, l’ogre ouvrit alors la bouche. Dimitri s’empressa de vider le sac, mais, entraîné par son geste brusque, il tomba dans la bouche de l’ogre et eut juste le temps de se raccrocher à la luette. A peine s’était-il agrippé qu’il sentit ses forces qui commençaient à l’abandonner. Il était prêt à lâcher prise, quand il se rappela la corne que son père lui avait donnée. Il essaya de l’attraper avec une de ses mains engourdies. Il réussit enfin et souffla trois coups brefs. A peine le troisième coup avait-il sonné qu’il tomba dans la gorge de l’ogre. Mais tout à coup, surgissant de nulle part, l’aigle arriva et put de justesse attraper le prince. L’aigle le déposa aux pieds de la vieille femme qui lui dit : « As-tu réussi ?

Oui, j’ai réussi, avec peine, dit Dimitri. — Je sais que tu cherches la princesse Tatiana, dit la femme. Le chemin est long et je ne me souviens que d’une courte partie. Je vais te l’indiquer. Sors de ce bois, continue tout droit sans t’arrêter jusqu’à une rivière. Suis-la sur la gauche et chemin faisant tu trouveras deux affluents. Là, je ne sais pas lequel il faut prendre. Mais tu trouveras peut-être quelqu’un qui te le dira. »

Dimitri remercia la femme et attendit le lever du soleil pour se mettre en route. Le lendemain, avant de partir, il donna dix fleurs de lys à son cheval et s’aperçut que si le chemin était vraiment long, son cheval n’irait pas jusqu’au bout… Cependant il prit le chemin indiqué. Le soir, Dimitri arriva sur les bords de la rivière. Il y passa la nuit. Le lendemain, il lui fallut encore donner dix fleurs de lys au cheval. Le prince se remit en route et arriva au bout d’une demi-journée aux deux bras de la rivière. Comme le prince ne savait pas quelle direction prendre, il s’installa contre un arbre pour manger. Au bout de quelques minutes, il entendit une voix chevrotante qui hurlait : « Mais qui s’appuie sur mon dos et me fait si atrocement mal ? » Dimitri n’eut pas le temps de s’étonner qu’il se retrouva à terre. Quand il se releva, il vit devant lui un petit lutin rabougri tout vêtu de vert qui lui dit d’une voix hargneuse : « C’est toi qui m’as fait mal ? Pour te faire pardonner, invite-moi à manger. — Mais je ne te connais pas, dit le prince ahuri, comment aurais-je pu te faire mal ? » Le lutin un peu calmé reprit : — Lorsque j’étais arbre, tu t’es appuyé contre moi. — Tu peux te transformer en arbre ? — Mais bien sûr ! et pas seulement en arbre, j’avoue que je ne suis pas n’importe qui : je suis Monsieur Balthasar le lutin vert ! — Puisque tu sais tant de choses, peut-être pourras-tu m’aider. Mais avant tout, partage mon repas… Voilà, je cherche la très jolie princesse Tatiana mais je ne sais pas quel bras de rivière suivre à cet endroit de mon chemin. — Ce n’est que ça ? Mais ce n’est rien pour un être aussi intelligent que moi. Je connais bien la route : le bras gauche de cette rivière et puis tout droit pendant cinq heures. » Sur ce précieux conseil, Dimitri décida de se reposer le reste du jour et de repartir le lendemain. A l’aube, Dimitri donna à son cheval dix fleurs de lys et s’aperçut que le sac était aux trois-quarts vide. Alors il décida de ne lui en donner que cinq à partir du lendemain pour qu’il puisse finir le voyage. Il prit la route que lui avait indiquée Balthasar. Il marcha longtemps, longtemps et bientôt arriva aux portes de la ville. Il entra et commença à chercher le château de la princesse. Il passa devant une boulangerie dont l’enseigne était marquée d’un gros pain ; il y avait une bonne odeur de pain frais qui tournait dans la rue. A quelques pas de là, il vit une boucherie dont la vitrine était multicolore. « Quelle drôle d’idée », pensa Dimitri. Juste à côté, il vit un restaurant : Chez Léon. Plus loin dans la rue, un cordonnier dont la boutique se nommait A la chaussure trouée. Il tourna à droite, ensuite à gauche et il se retrouva dans une rue semblable à celle dans laquelle il était passé : même boulangerie, même boucherie, même restaurant et même enseigne de cordonnier. Il décida de prendre à gauche et il retrouva encore la même rue ! Dimitri, paniqué, et ne sachant plus où aller, entra dans la boulangerie. A sa grande surprise il vit le boulanger qui coupait un porc. Ébahi, il ressortit et rentra dans la boucherie où il vit le boucher pétrir du pain. Catastrophé, il se rendit compte que dans les boutiques, personne ne respectait son enseigne. Complètement désorienté, il attrapa sa corne, souffla trois fois et l’aigle apparut. Il l’emmena aux deux bras de la rivière et le replaça sur la bonne route. Dimitri entendit le ricanement idiot du lutin vert Balthasar qui s’enfuyait jambes à son cou. La nuit tombait et Dimitri décida de repartir à la pointe du jour. Au soleil levant, il n’oublia pas de donner cinq fleurs de lys au cheval et il reprit son chemin. Après quelques lieues de route, Dimitri se rendit compte que son cheval marchait de moins en moins vite. Au bout d’un moment, le cheval s’effondra. Dimitri regarda dans son sac et s’aperçut qu’il n’y avait plus de fleurs de lys. Alors il prit sa corne et appela l’aigle, qui le déposa aux portes de la ville qu’il avait vue dans son rêve lointain. Bientôt il arriva au château et demanda aux gardes de voir sa majesté le Roi. Le Roi voulut bien le recevoir quand il sut qu’il s’agissait d’un prince. Dans la salle du trône, Dimitri fit son entrée et salua le roi. « D’où viens-tu, étranger ? dit le Roi d’une voix grave et majestueuse. — Ô Roi ! Je m’appelle Dimitri Galhousof et mon père est le Roi du Pays du Bonheur. Et si je viens de loin, c’est que j’ai fait un rêve il y a longtemps, et dans ce songe, j’ai vu votre fille la princesse Tatiana et depuis, je la cherche. Si je ne puis l’épouser, je sens que j’en mourrai.

Si tu es aussi amoureux d’elle que tu le prétends, tu pourras la reconnaître parmi toutes les jeunes filles de la cour. Elles seront toutes vêtues de la même façon et leur visage sera recouvert d’un voile épais ne laissant rien paraître. Ce sera à toi de la trouver. » La nuit venue, la princesse Tatiana qui avait tout entendu, rejoignit Dimitri dans sa chambre et lui dit d’une voix douce : « Mon cher Dimitri, pour me reconnaître, il faudra demander le nom de mon père à toutes les jeunes filles. Celle qui pourra répondre sera ta bien-aimée, car moi seul connais le nom de mon père. » Le lendemain, le Roi fit venir Dimitri dans la salle du trône et l’épreuve débuta. Le prince commença à questionner les jeunes filles qui étaient toutes identiques et aucune ne put répondre, sauf une : la princesse Tatiana qui lui dit : « Mon père s’appelle Sergueï Strogoff. » Alors le prince déclara au Roi : « C’est elle ma bien-aimée. » Et le Roi dit : « Tu as raison, Dimitri. Je te donne la main de ma fille. » Le jour suivant, on donna une fête pour leur mariage. Cette fête dura toute une semaine, et puis Dimitri et Tatiana partirent au Pays du Bonheur, où Dimitri présenta sa bien-aimée à son père et à tout le pays. Ils vécurent heureux longtemps, et s’ils ne sont pas morts, c’est certainement qu’ils vivent encore …

 

 

 

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